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‏ ”لوقتاش، الدولة ما تتحاسبش؟“ ‏ 

منظمات المجتمع المدني في تونس تحيي اليوم الوطني لمناهضة الإفلات من العقاب الموافق للحادي والثلاثين من مارس

”لوقتاش، الدولة ما تتحاسبش؟“

يتزامن تاريخ  الحادي والثلاثين من مارس مع الذكرى السادسة لوفاة الشاب عمر العبيدي غرقا إثر ملاحقته من قبل عدد من أعوان الشرطة من الملعب الأولمبي برادس إلى مستوى واد مليان وذلك يوم 31 مارس 2018، وكانت الحركات الشبابية والاجتماعية اضافة الى مكونات المجتمع المدني في تونس قد أرست الذكرى تقليدا حقوقيا منذ سنوات تطالب من خلاله السلطات بإقراره رسميا يوما وطنيا لمناهضة الإفلات من العقاب

قد يُصَاب جزء من الرأي العام في بلادنا بالصدمة بعد تلقي خبر تعرّض أحد الأشخاص إلى التعذيب أو سوء المعاملة، ولكن هذا الشعور العرضي بالصدمة الذي يمليه التضامن ”المؤقت“ مع أحد الضحايا سرعان ما يخبو لتطحنه عجلة الأحداث المتواترة، الأمر الذي جعل ”الوعي العام“ يقع في شِراك الفكرة القائلة بأن التعذيب ظاهرة ”هامشية“ وتزداد الأمور تعقيدا عندما نجري مقارنة بسيطة بين عدد الضحايا الذين يقدّرون بالمئات ونسبة الإدانة التي تكاد تكون معدومة.

ويتواصل الإفلات من العقاب أيضا في حالات التعذيب أو سوء المعاملة التي نجم عنها موت مستراب، وهو ما بات يطرح الكثير من الأسئلة خصوصا أنّ شهادات الشهود أو التقارير الطبية التي تصدر في هذا السياق تخلص إلى أن حالات الوفاة كانت طبيعية في حين أن عائلات الضحايا وتقارير منظمات حقوق الإنسان تشير إلى أن الضحايا لقوا حتفهم في سياقات يكتنفها الكثير من الغموض.

ويرجع عدم وجود إدانات الى حد كبير في عدم مطابقة تعريف التعذيب الوارد صلب المجلة الجزائية التونسية مع اتفاقية مناهضة التعذيب التي صادقت عليها تونس منذ سنة 1988، حيث يعتبر الأول أكثر تقييدا ولا يأخذ بعين الاعتبار جميع أهداف الفعل المنصوص عليها في التعريف الدولي، مما يجعل الأفعال الخارجة عن النص تدخل تحت طائلة الإفلات من العقاب.

وفي نفس الصدد تغذي المماطلة في آجال التقاضي سياسة الإفلات من العقاب في هذا النوع من القضايا حيث لا تنظم المجلة الجزائية التونسية آجال الأبحاث والتحقيق إلا عندما يكون المتهم رهن الإيقاف التحفظي، وتظل بعض الشكايات على رفوف المكاتب دون إجابة وحتى في صورة الإذن بفتح بحث ‏فغالبا ما تمر فترة طويلة بين تاريخ إيداع الشكوى وتاريخ أول سماع، أما في مرحلة المحاكمة يمثل عدم مثول المتهمين أمام المحكمة علاوة على عدم تعاون وزارة الداخلية في ما يخص التتبعات القضائية وهو وجه آخر للإفلات من العقاب.

‏وبهذه المناسبة فإن المجتمع المدني التونسي بكافة مكوناته يجدد التأكيد على مواصلة النضال من أجل إجتثاث آفة التعذيب التي تغذيها ثقافة الإفلات من العقاب وتطالب المنظمات والجمعيات الموقعة على هذا البيان ب:

  •  إقرار يوم 31 مارس يوما وطنيا لمناهضة الإفلات من العقاب؛
  • تنقيح الفصل 101 مكرر من المجلة الجزائية الذي يجرم التعذيب ليتماشى مع الفصل الأول من اتفاقية مناهضة التعذيب وغيره من ضروب المعاملة أو العقوبة القاسية أو اللاإنسانية أو المهينة؛
  • ‏تنقيح مجلة الإجراءات الجزائية ‏ لإرساء مبدأ الوحدة الزمنية للمحاكمة وتحديد اجال الأبحاث الأولية والتحقيق القضائي في قضايا التعذيب وسوء المعاملة؛
  • ضمان حضور المتهمين أثناء جميع أطوار المحاكمة؛
  • كشف حقائق العديد من القضايا العالقة ومحاسبة كل المتورطين في جرائم التعذيب وانتهاكات حقوق الإنسان

الجمعيات و المنظمات الموقعة:

  1. الجمعية التونسية أولادنا
  2. جمعية تقاطع من أجل الحقوق والحريات
  3. المنظمة العالمية لمناهضة التعذيب عن برنامجها سند
  4. جمعية إفريقية 
  5. الرابطة التونسية للدفاع عن حقوق الإنسان
  6. جمعية أخصائيون نفسانيون العالم- تونس
  7. الجمعية التونسية للدفاع عن الحريات الفردية
  8. الجمعية التونسية للنساء الديمقراطيات
  9. مرصد الدفاع عن الحق في الاختلاف
  10. مرصد انتهاكات حرية الرأي و التعبير
  11. جمعية أصوات نساء
  12. جمعية لينا بن مهني
  13. جمعية بيتى
  14. جمعية منامتي
  15. جمعية المساءلة الاجتماعية
  16. جمعية تيقار مواطنة متناصفة
  17. جمعية جسور المواطنة
  18. جمعية القيادات الشابة بتونس
  19. منظمة وسط رؤية
  20. منظمة نحن الشباب
  21. اللجنة من أجل احترام الحريات وحقوق الإنسان في تونس
  22. هيومينا لحقوق الإنسان والمشاركة المدنية
  23. المنتدى التونسي للحقوق الاقتصادية والاجتماعية
  24. نواة
  25. منصة فالصو/ ايقان
  26. ائتلاف صمود

Pour consulter le PDF

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Histoire de Hatem HMAIDI

Le 6 aout 2017, Hatem Hmaidi, un jeune homme de 24 ans, s’est rendu avec deux amis à la plage de La Marsa. Aux dires de son père, le jeune homme s’est soudain évanoui. Perdant l’équilibre, il s’est raccroché à une enfant accompagnée de sa mère. Cette dernière, dont le mari se trouve être policier, a paniqué et accusé Hatem d’avoir voulu enlever sa fille. Des agents sont venus arrêter Hatel. Selon les amis de ce dernier qui ont assisté à l’arrestation, Hatem a été roué de coups avant d’être conduit au poste de police. L’un de ses amis l’a accompagné au poste. Il l’a entendu se faire agresser dans une pièce et dit l’avoir vu sortir avec le visage ensanglanté.

La police a ensuite transféré Hatem à l’hôpital au prétexte qu’il était très agité, serait sujet à des crises d’épilepsie et aurait essayé d’agresser des policiers. Le médecin qui l’a examiné a estimé qu’il ne présentait pas de syndrome délirant ni hallucinatoire. Son père affirme que son fils n’a jamais été épileptique.

Hatem a été ramené au poste de police et placé en garde à vue le 7 août. Le lendemain, le procureur l’a accusé de possession d’arme blanche sans autorisation et de détournement de mineure et a ordonné son placement en détention préventive à Mornaguia. Le 9 août, son père lui a rendu visite en prison et l’a trouvé dans un état alarmant. Le père pense que son fils a été torturé pendant sa garde à vue. Il ne pouvait même pas parler et présentait une fracture au niveau du nez, la perte de quelques dents, une fracture abdominale, ainsi que des troubles de mémoire.

Le 13 août, Hatem a été transféré de la prison de Mornaguia à l’hôpital Charles Nicole où il est décédé à son arrivée. Les agents de la garde nationale ont prévenu le père du décès de son fils mais sans fournir aucune explication. En se déplaçant à l’hôpital, le père a trouvé le Procureur de la République sur place. Ce dernier l’a informé que l’autopsie va déterminer les causes de la mort.

Le jour du décès, une instruction judiciaire a été ouverte sur le fondement de l’article 31 du Code de procédure pénale. Le juge d’instruction a interprété cet article comme excluant la possibilité pour la famille du défunt de se constituer partie civile et d’avoir accès au dossier d’enquête.

En février 2018, l’avocat de SANAD a appris de façon informelle que le juge d’instruction avait récemment adressé une commission rogatoire à la garde nationale qui aurait, dans ce cadre, auditionné l’ami de Hatem qui l’avait accompagné au poste de police le jour de son arrestation. Toutefois, malgré plusieurs demandes écrites déposées par l’avocat et restées à chaque fois sans réponse, ce dernier n’a jamais eu accès au dossier ni même au rapport d’autopsie, si bien que la famille du défunt ne connaît toujours pas les raisons du décès.

Après un an d’inactivité, en novembre 2019, un nouveau juge d’instruction a été désigné. Mais près de sept ans après le décès de Hatem et malgré de nombreuses relances du juge par la famille et l’avocat, l’instruction n’a toujours pas avancé et les parents de Hatem ne connaissent toujours pas la cause du décès de leur enfant.

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Histoire de Mosbeh Choubani

Mosbeh, âgé de 31 ans au moment des faits, travaillait comme transporteur de marchandises sur sa charrette à cheval. Le 30 novembre 2016, alors qu’il était au marché, une voiture de la garde nationale s’est arrêtée devant lui et des agents l’ont emmené de force au district de sureté. Il était recherché dans une affaire de droit commun dans laquelle il avait été condamné à huit mois d’emprisonnement. Il avait purgé les quatre premiers mois et s’était enfui de prison avec d’autres détenus au moment de la révolution.

Au poste de police, il allègue avoir été assis sur une chaise et menotté les mains derrière le dos. En présence de cinq agents, il aurait été agressé par un agent qui lui aurait infligé un coup à l’arrière de la tête. Mosbeh pense que le coup a été porté avec une crosse de révolver. Mosbeh a perdu connaissance. Il a été transporté en urgence à l’hôpital de Kasserine, puis transféré le lendemain à l’hôpital de Monastir où il a passé 16 jours dans le coma. Il a ensuite été transféré vers l’hôpital de Kasserine pendant dix jours et a continué sa réhabilitation et ses soins médicaux à l’hôpital de Sbeitla pendant un mois.

Le 1er décembre 2016, lendemain de l’incident, un CMI a été établi par l’hôpital de Monastir prescrivant 180 jours de repos. La description des faits évoque une chute suite à des convulsions. Cette version semble avoir été donnée par les ambulanciers qui ont transporté la victime du poste de police à l’hôpital de Kasserine. Mosbeh nie avoir fait des crises convulsives et aucun témoin n’a évoqué cette version des faits dans le cadre de l’enquête.

Une enquête préliminaire a été ouverte fin décembre 2016 qui a donné lieu à la réalisation d’une première expertise médico-légale. Dans son rapport rendu le 20 avril 2017, le médecin légiste conclut à un lien de causalité directe entre les séquelles et l’agression physique dont Mosbeh aurait été victime. Il constate des séquelles neurologiques en rapport avec un traumatisme crânien droit par ou contre un objet contondant. Il requiert qu’une évaluation soit faite neuf mois plus tard par un collège d’experts, une fois les séquelles consolidées.

En mai 2017, une instruction judiciaire a été ouverte. La victime et l’accusé ont été entendus immédiatement par le juge d’instruction qui a ensuite délaissé le dossier pendant trois ans, ce qui a conduit l’avocat de SANAD à demander le dépaysement du dossier vers un tribunal de Tunis en 2021. En juin 2023, le nouveau juge d’instruction a classé l’affaire pour manque de preuve contre l’accusé.

Au mois d’octobre suivant, la chambre de mise en accusation a annulé la décision du juge d’instruction. Les juges ont qualifié les faits de torture et ont renvoyé l’affaire devant la chambre criminelle du TPI de Tunis. Une première pour SANAD !

Malheureusement, un mois et demi après l’ouverture du procès, après seulement deux audiences marquées par l’absence de l’accusé, la chambre a rendu une décision d’acquittement. Il s’agit-là d’une décision rare de la part d’une chambre criminelle. En général, les accusés qui fuient leur procès écopent d’une condamnation assez lourde qui peut ensuite être réduite après avoir fait opposition. SANAD Elhaq a fait appel du jugement.

Retrouvez l’infographie sur l’histoire de Mosbeh

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Histoire de Ons et Ahlem Dalhoumi

Dans la nuit du 23 Aout 2014, une patrouille sécuritaire mixte stationnait au niveau de la zone de l’Arrich à Kasserine à la recherche d’une voiture de présumés terroristes. C’est alors qu’un véhicule est passé devant les agents. A bord se trouvaient six jeunes dont la conductrice, ses cousines Ons et Ahlem, ainsi que trois autres cousins. Tous revenaient d’un mariage.

Les agents à bord d’une voiture blanche banalisée ont voulu arrêter le véhicule. Mais les jeunes n’ayant pas compris qu’il s’agissait d’un véhicule de police ont poursuivi leur chemin. C’est alors que les agents de police se sont mis à tirer à balle réelle sur le véhicule, tuant Ons et Ahlem et blessant deux de leurs cousins.

La conductrice a stoppé net sa voiture et a demandé aux policiers de transporter les autres occupants de la voiture à l’hôpital. Selon la victime, l’un des policiers a frappé la conductrice avec une matraque et ses collègues et lui se sont enfuis.

Une enquête a immédiatement été ouverte. Cinq ans plus tard, le juge d’instruction a renvoyé deux agents devant le tribunal de première instance pour meurtre sur le fondement de l’article 205 et 59 du code pénal.

Le 20 février 2023, le tribunal a décidé de se déclarer incompétent et de renvoyer l’affaire devant la justice militaire sur le fondement de l’article 22 de la loi n° 82-70 du 6 août 1982, portant sur le statut général des Forces de Sécurité Intérieure. Les parties civiles ont interjeté appel. Cette décision est grave et préjudiciable aux victimes, car la justice militaire ne présente par les garanties d’indépendance et d’impartialité requises.