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Au mauvais endroit,
Victimes
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La police filmée
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1970
Janvier
Une peine
Une mère et ses enfants traumatisés par la police
Samira, 33 ans, centre de la Tunisie
Samira, une mère de trois enfants et résidente à Sidi Bouzid est harcelée par la police en raison de l’appartenance présumée de son ex-mari à un mouvement jihadiste. Elle a perdu son travail à cause des pressions policières. Toutes ses demandes d’aide sociale ont été rejeté en raison du profil de son ex-mari. La police lui a rendu plusieurs visites à son domicile ces derniers mois, laissant ses enfants et elle traumatisés. La dernière visite remonte à avril ; les policiers ont menacé ses enfants qui étaient seuls à la maison. SANAD fournit à Samira une prise en charge psychologique et l’a aidée à enfin obtenir des aides sociales et un carnet de soins.
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Torturé pour avoir brisé une vitre de voiture
Rached, 24 ans, Grand Tunis
Rached, 24 ans, a été arrêté sans mandat, en pleine nuit, au domicile d’un de ses amis. Soupçonné d’avoir fracturé une voiture et volé des lunettes, il a été placé en garde à vue dans un poste près de Tunis. Selon lui, il a été torturé dans la cave du poste. Les agents l'ont roué de coups de bâtons, de poings et de pieds, aspergé de gaz lacrymogène et attaché au mur avec des menottes très serrées jusqu’à ce qu’il perde connaissance. Sa famille l’a retrouvé le lendemain à l’hôpital, dans le coma. Sa mère a porté plainte. Depuis sa sortie de l’hôpital, Rached a perdu son travail. Son frère et lui subissent des pressions pour retirer la plainte.
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Une détention arbitraire qui tourne au drame
Mohamed, 44 ans, Nord de la Tunisie
En juin 2021, un tribunal pénal a déclaré Mohamed irresponsable pénalement des accusations à son encontre et ordonné son hospitalisation d’office. Il a malgré tout été maintenu plus d’un an et demi en prison en raison du manque de place à l’hôpital psychiatrique Razi. Début février 2023, en allant rendre visite à son fils en prison, le père de Mohamed a découvert qu’il avait été transféré à l’hôpital un mois plus tôt sans qu’il soit informé. A la suite d’un incident en prison qui demeure non élucidé, Mohamed est devenu paraplégique. Il a failli être amputé d’une jambe car les gardiens l’ont maintenu attaché par les chevilles à son lit d’hôpital alors même qu’il ne pouvait plus marcher. Mohamed risque d’être renvoyé en prison bien qu’une telle détention soit arbitraire.
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Violentée devant ses enfants
Ghofrane, 42 ans, Tunis
Ghofrane a subi une descente de police à son domicile, sans mandat, au motif qu’elle était soupçonnée de vendre du cannabis. Elle a été arrêtée et conduite au poste de police avec ses deux enfants âgés de neuf et dix ans. Au poste, Ghofrane a été frappée, menottée et insultée devant ses enfants car elle refusait d’ouvrir son téléphone portable et demandait l’assistance d’un avocat. Elle a signé un procès-verbal sans le lire. Après sa libération, Ghofrane s’est rendue à l’hôpital pour faire établir un certificat médical immédiat et a pris des photos de ses blessures. SANAD Elhaq a porté plainte pour torture et coordonne en outre avec les services publics de protection de l’enfance pour apporter une assistance psychologique aux deux enfants traumatisés.
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Agressée et poursuivie en raison de son identité de genre
Maya, 22 ans, Tunis
Maya, une femme transgenre tunisienne, a été victime de violences et détenue arbitrairement sur le fondement de son orientation sexuelle et identité de genre. En décembre 2022, Maya a été arrêtée arbitrairement, sans mandat, frappée et humiliée en garde à vue puis poursuivie et condamnée sur le fondement de l’article 230 du Code pénal tunisien sanctionnant l’homosexualité. Elle a été de nouveau humiliée lors de son placement en détention en prison où des gardiens lui ont rasé les cheveux de force. En première instance, le tribunal l’a condamnée à trois ans d’emprisonnement, la peine maximale. En partenariat avec Damj, SANAD Elhaq a préparé une saisine des plusieurs procédures spéciales des Nations unies. Sa peine a été réduite en appel et Maya est aujourd’hui libre. DAMJ et SANAD Elhaq l’accompagnent dans sa quête de réparation.
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Rouée de coups pour un commentaire
Salma, 38 ans, Monastir
Salma, 38 ans, a été agressée par des agents dans un poste de police de Monastir où elle s’était rendue pour faire renouveler sa carte d’identité. Ils n’ont pas apprécié qu’elle proteste contre le fait que des personnes avaient coupé la file d’attente. Elle a été détenue arbitrairement dans un bureau pendant cinq heures et rouée de coups, insultée, humiliée et menacée. Des photos et un CMI établi par la suite témoignent de la violence physique subie. Les agents l’ont placée en garde à vue pour outrage pour couvrir l’agression. Salma a porté plainte. L’enquête pour violence et outrage sont toujours en cours.
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Harcelé par la police le jour de son mariage
Khaled, 38 ans, Kef
Khaled, 38 ans, est fiché depuis qu’il a été brièvement arrêté en 2012 à cause de son apparence religieuse. Il subit fréquemment des visites de la police à son domicile et sur son lieu de travail. Il est souvent conduit au poste pour y être interrogé en dehors de toute procédure pénale. Deux jours avant son mariage en mai 2022, Khaled a été interrogé au poste de police. Les agents lui ont infligé un nouvel interrogatoire le jour-même de son mariage. Lors de son voyage de noce à Djerba en juin 2022, la police l’a appelé pour le convoquer au poste de proximité. Il y a subi un interrogatoire. A son retour chez lui, il a de nouveau été convoqué au poste. En juillet, des agents sont venus sur son lieu de travail et l’ont conduit au poste pour l’interroger pendant quatre heures. Les policiers lui ont de nouveau rendu visite à son travail en août, septembre et octobre. SANAD Elhaq a mandaté un avocat pour déposer un recours pour excès de pouvoir devant la juridiction administrative afin de faire cesser ce harcèlement intensif.
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Passé à tabac pour une incivilité
Adel, 31 ans, Sud-Ouest de la Tunisie
Adel, 31 ans, allègue avoir été roué de coups de matraque et de pieds par des agents sur la voie publique, le 23 septembre dernier. Il venait de doubler la voiture d’un agent de police au volant d’un véhicule civil. Ce dernier s’est énervé et a fait appel à des policiers pour intercepter son véhicule. Les agents ont tabassé Adel. L’agent avec lequel l’altercation avait eu lieu était accompagné de son cousin qui a sorti une machette de la voiture et a frappé Adel. Ce dernier a perdu connaissance et a été transporté à l’hôpital. Il a obtenu un CMI de 90 jours et a porté plainte. Un mois après l’agression, cinq agresseurs ont été placés en détention préventive pour violence. Le procureur les a mis en accusation et a renvoyé l’affaire devant le tribunal correctionnel. Une première audience a eu lieu le 11 novembre à l’issue de laquelle les accusés ont été libérés. Le procès est toujours en cours.
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Agressé par son voisin agent de police
Hatem, 47 ans, Sfax
Un soir de septembre, Hatem a fait une fête chez lui en compagnie de sa famille. Le bruit a incommodé un de ses voisins, agent de police, qui l’a insulté. L’échange a dégénéré et l’agent a appelé la police. En attendant leur arrivée, l’agent a frappé Hatem avec une pierre et l’a roué de coups en le trainant au sol alors qu’il venait de perdre connaissance. Lorsque les policiers sont arrivés sur les lieux, ils ont embarqué les deux hommes et les ont interrogés. Depuis, Hatem a obtenu un CMI, des témoignages et une expertise médico-légale confirmant ses allégations. L’enquête a été rapidement menée par le procureur qui a décidé de poursuivre l’agent pour violence. Mais il a aussi accusé Sahbi Hatem d’ivresse sur la voie publique et de diffamation. Leur procès est en cours.
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Une agression de connivence
Sayf, 22 ans, Cap Bon
Sayf, 22 ans, et un ami ont été agressés par Bassem, le beau-frère de l’ex-fiancée de Sayf. Les deux amis sont allés au poste de police pour porter plainte. Les agents leur ont dit qu’une voiture de police allait les emmener au poste de la garde nationale. Une voiture de police s’est garée devant le poste. Sayf est monté dedans et s’est retrouvé insulté et roué de coups par deux agents dont l’un serait, selon lui, un ami de Bassem. Sayf les a insultés en retour et a été à nouveau frappé puis placé en garde à vue. La mère de Sayf, qui avait rejoint son fils au poste, a essayé de s’interposer et a aussi été frappée. La justice a traité ces évènements avec iniquité. Alors que la plainte pour violence qu’elle a déposée n’a guère avancé, Sayf a été rapidement condamné pour outrage à agent.
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Mort suspecte en prison
Hamdi, 27 ans, Grand Tunis
Hamdi est décédé à l’hôpital le 1er septembre 2022, environ une semaine après son transfert de la prison où il était en détention préventive depuis le mois de mai. Lorsque son père lui a rendu visite à l’hôpital juste avant sa mort, il a trouvé son fils paralysé. Ce dernier présentait, selon son père, des
traces de violence et a raconté qu’il avait été sévèrement battu par des gardiens. Peu après la visite de son père à l’hôpital, Hamdi est tombé dans le coma, puis il est décédé, officiellement des suites d’une défaillance cardio-respiratoire. Une enquête est en cours mais à ce jour, la famille de Hamdi ne connaît toujours pas les causes ni encore moins les circonstances de sa mort.
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« Envoyez-moi une patrouille avant que je ne commette un crime ! »
Salem, 56 ans, Grand Tunis
Salem, un agent du ministère de la Justice de 56 ans, a eu une altercation avec un agent de sécurité dans un établissement public où il venait faire une démarche administrative. Alors que Salem quittait les lieux, un policier qui venait d’arriver s’est mis en colère car Salem ne s’était pas arrêté immédiatement lorsqu’il l’a interpelé. Le policier l’a arrêté et l’a frappé dans le véhicule de police puis au poste où il l’a aussi humilié et insulté. Salem a été libéré lorsque le chef de poste a pris connaissance de sa fonction. Il a ensuite porté plainte. En 2023, en allant se renseigner sur les suites données à sa plainte, Salem a appris qu’il avait été condamné par contumace pour outrage à agent à la suite d’une plainte déposée par son agresseur.
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Au mauvais endroit,
au mauvais moment
Obeid, 22 ans, Grand Tunis
Lors d’un match de foot, le 6 avril, des supporters du club Africain ont agressé un agent de police. Une vidéo de la scène a été diffusée. Les seuls supporters identifiables ne font pas partie des agresseurs mais leur simple présence à proximité a suffi aux policiers pour en faire des cibles de leur vengeance. […]
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Victimes
De violence gratuite
Leïla, 50 ans, Grand-Tunis
Le 12 avril, des policiers sont venus sur l’aire de jeux tenue par Leïla pour lui demander de fermer le lieu. Leïla s’est rendue au poste de police le soir-même pour régulariser sa situation. Le chef du poste lui a ordonné de quitter le poste. Leïla insistant pour récupérer son matériel confisqué, le policier lui […]
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Un vernis de justice
Jamel, 42 ans, Le Kef
Le 8 mars 2022, la Cour d’appel du Kef a rendu son verdict dans le procès des tortionnaires de Jamel. Ce dernier avait été torturé six ans plus tôt dans un poste de police au point d’avoir passé trois mois dans le coma. Il souffre aujourd’hui d’un taux d’incapacité de 80% du fait de l’agression. […]
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Une nuit au poste
Wassim, 30 ans, Tunis
Apprenant qu’il était recherché par la police, Wassim s’est rendu au poste de police de son quartier un soir de mars, pour éclaircir la situation. A son arrivée, le chef de poste lui a ordonné de sortir. Devant l’insistance de Wassim, il l’a menotté à une chaise et lui a asséné des gifles et coups […]
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Punies pour leur identité de genre
Cinq femmes transgenres, Tunis
En décembre 2021, cinq femmes transgenres ont été arrêtées par une brigade de police dans le cadre d’une patrouille. Elles ont été conduites au poste de police, sans fondement légal. Les agents leur ont confisqué leurs téléphones et interdit de contacter leurs avocat.e.s. Les cinq femmes sont restées plusieurs heures en garde à vue pendant […]
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Le fichage, un outil de répression massif
Samira, 27 ans, Nord-Ouest
Cela fait plus de huit ans que Samira subit des représailles de la police à cause du départ de son frère pour combattre en Syrie en 2014. Son mari, harcelé sur son lieu de travail et convoqué à plusieurs reprises au poste de police, a fini par divorcer. Ses parents, victimes de descentes de police […]
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Vous osez porter plainte contre la police!
Badr, 42 ans, Tunis
Le 21 octobre 2021 au soir, Badr, président de l’association DAMJ pour l’égalité et la justice, a été agressé par deux policiers dans une rue de Tunis, alors qu’il rentrait chez lui. Ses agresseurs l’ont fait tomber au sol et l’ont roué de coups de poings et de pieds, lui ont écrasé la gorge avec […]
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A la merci de ses geôliers
Tarek, 21 ans, Sud-Est
En septembre 2021, Tareq a demandé à un gardien d’une prison du Sud-Est de la Tunisie de bénéficier de soins médicaux. Le gardien a refusé et Tarek a demandé des explications, ce qui lui a valu d’être agressé par trois agents pénitenciers qui l’ont suspendu, menotté à la porte de la chambre, roué de coups […]
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Agressé à cause d’une grève de la faim
Youssef, 33 ans, Centre-Ouest
Youssef est détenu dans une prison du Centre-Ouest de la Tunisie depuis juin 2021. Quelques mois après son placement en détention, il a entamé une grève de la faim pour protester contre ses conditions de détention. Au cours d’une visite au parloir, en août 2021, sa sœur l’a trouvé en chaise roulante, avec des traces de menottes apparentes. Youssef lui a raconté qu’un agent lui a asséné des coups de matraque et des décharges électriques sur une de ses jambes pour le forcer à arrêter sa grève. Le CGPR a ouvert une enquête sur l’agression.
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La double peine
Mehdi, 30 ans, Cap Bon
Un soir d’août 2021, Mehdi a été victime d’un braquage à la sortie d’un hôtel. La police est arrivée mais l’échange a mal tourné et un agent a frappé Mehdi. Ce dernier est allé porter plainte au poste, mais là-bas, au lieu d’enregistrer sa plainte, les policiers l’ont tabassé, agressé sexuellement et placé en garde à vue pour outrage à agent, sans accès à un avocat. Il a été conduit à l’hôpital pour soigner ses blessures puis ramené au poste et contraint de signer un procès-verbal sans pouvoir le lire. Mehdi a ensuite été libéré mais, se sentant menacé, il a quitté le pays. Chaque année, de nombreuses personnes sont, comme Mehdi, victimes de violences policières puis accusées d’outrage pour les dissuader de porter plainte.
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La police filmée
En pleine action
Un mineur de 15 ans, Tunis
Alors que des manifestations secouaient la capitale à la suite d’un épisode d’agression policière, la police est intervenue avec violence pour disperser les protestataires. Parmi eux, un jeune de 15 ans, a été attrapé par des policiers dans la rue, déshabillé de force puis roué de coups de pieds avant d’être embarqué dans un fourgon de police. Des vidéos de la scène ont provoqué une vague d’indignation forçant le ministère de l’Intérieur à réagir en suspendant les auteurs. Une enquête judiciaire est en cours, à l’issue incertaine. Ce cas ne laisse pas oublier les centaines d’autres victimes de violences policières, non filmées, qui n’obtiendront certainement jamais justice.
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Rouée de coups pour une rupture
Nejma*, 25 ans, Centre-Ouest de la Tunisie
Nejma a été fiancée à un agent de police, mais la relation a mal tourné et elle y a mis fin. C’est alors que son cauchemar a commencé. Abusant des pouvoirs conférés par sa fonction, son ex-fiancé a commencé à la menacer et la harceler jusqu’à finir par l’agresser physiquement avec le soutien complice de ses collègues.
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Torturé pour avoir refusé de bakchicher
Oussama*, 34 ans, Tunis
En avril 2021, Oussama a été arrêté en pleine rue par des agents de police de son quartier qui l’avaient racketté à plusieurs reprises et qu’il avait récemment refusé de payer. Ils l’ont roué de coups dans la rue, puis l’ont embarqué au poste de proximité où ils l’ont de nouveau battu très violemment et l’ont menacé de l’accuser faussement de trafic de drogue. Il a finalement été libéré après l’arrivée du chef de la brigade, mais seulement après avoir promis de ne pas porter plainte contre les agents. Oussama est une des très nombreuses victimes de la violence policière ordinaire exercée de façon décomplexée par des agents à des fins punitives.
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Négligé jusqu’à la mort
Abdesslam, 30 ans, Sfax
Abdesslam a été arrêté après le couvre-feu dans la nuit du 28 février. Il est diabétique et son état de santé n’a cessé de se détériorer pendant sa garde à vue. Le 2 mars, il a été placé en détention provisoire à la prison de Thyna. Le lendemain, son état était tel qu’il a dû être transféré à l’hôpital. Il est mort pendant le trajet, victime de négligences en série. Le cas d’Abdesslam est un des 16 cas documentés par SANAD depuis 2014 dans lesquels les victimes sont mortes dans des circonstances toujours non élucidées au cours de leur détention ou à la suite d’un contact avec la police.
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Chronique d’une violence ordinaire
Issam*, 26 ans, Tunis
Une nuit de février 2021, alors qu’Issam se trouvait devant chez lui, une patrouille sécuritaire s’est arrêtée pour le contrôler. Quand il a sorti sa carte d’identité, il a été surpris par des coups de poings sur la tête et les yeux et des coups de pieds. Il a été aspergé de gaz lacrymogène. Les agents sont entrés de force chez lui et ont agressé sa mère âgée.
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Un activiste torturé jusqu’aux aveux
Hafid, 37 ans, Centre-Ouest de la Tunisie
En janvier 2021, Mohamed, un activiste, a été arrêté chez lui en pleine nuit, sans mandat. Violemment agressé au moment de son arrestation, il a ensuite été torturé au poste de police et forcé de signer des procès-verbaux l’accusant notamment d’incitation à participer à des manifestations. Comme lui, des centaines de jeunes tunisiens ont été arrêtés en janvier en réponse à la vague de protestation qui a secoué le pays. Beaucoup ont été violentés pendant leur arrestation et leur garde à vue sans assistance d’un avocat, puis placés en détention provisoire et condamnés sur la base de procès-verbaux falsifiés ou pour des infractions mineures.
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Kidnappé et agressé pour sa défense des droits des LGBTIQ++
Ahmed, 28 ans, Tunis
Le 22 décembre 2020, un groupe de policiers en civil ont kidnappé Ahmed, un militant de l’association DAMJ, dans la rue à Tunis. Les agents l’ont embarqué dans leur voiture et ont circulé dans la ville. Pendant le trajet, ils l’ont giflé, lui ont donné des coups de poings sur la tête, des coups de pieds sur la cage thoracique et les reins et l’ont griffé au niveau du visage. Tout en le tabassant, les agents l’ont interrogé sur les activités de DAMJ et l’identité des autres activistes de l’association. Puis ils l’ont jeté de la voiture près de l’hôpital militaire.
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Un contrôle policier qui tourne au cauchemar
Walid*, 26 ans, Zaghouan
En novembre 2020, Walid marchait dans la rue dans le gouvernorat de Zaghouan lorsqu’il est passé à proximité d’une patrouille de police. Les agents l’ont arrêté et ont voulu fouiller son sac. Walid a eu peur et a tenté de s’enfuir. Les agents l’ont poursuivi. Lorsqu’ils l’ont rattrapé, ils l’ont roué de coups de poings et de pieds devant les passants. Walid a été trainé sur une longue distance jusqu’à la voiture de police. Près de la voiture, les agents l’ont giflé au point qu’il est tombé par terre. Puis les agents l’ont emmené au poste.
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Violenté et harcelé pour avoir milité pour les droits de l’homme
Seif, 23 ans, Tunis
En octobre 2020, les forces de l’ordre ont arrêté Seif, militant de l’association DAMJ à la suite de sa participation aux manifestations contre le projet de loi relatif à la protection des forces de sécurité.
Interpellé sans fondement juridique, il a ensuite été placé en garde à vue et privé de son droit d’être assisté d’un avocat. Au poste, Seif a subi des violences de la part des agents pendant près de 3 heures. Il en est résulté une fracture à l’épaule et des blessures à l’œil et à la jambe.
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Un centre de détention arbitraire en plein Tunis
22 migrants – centre d’El Ouardia
En septembre 2020, le ministère de l’Intérieur a libéré 22 migrants détenus arbitrairement au centre d’hébergement d’El Ouardia. Ils ont passé des mois détenus sans fondement juridique, dans un lieu qui n’est pas officiellement un centre de détention. En juin 2020, ils ont saisi le tribunal administratif pour contester leur détention arbitraire. Un recours novateur qui a été couronné de succès même si le ministère de l’Intérieur a tardé à les libérer. Malgré cela, depuis, de nouveaux migrants ont été placés en détention à El Ouardia et victimes eux aussi des mauvais traitements inhérents à l’arbitraire de leur détention.
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La torture comme punition
Fouad, 34 ans – Sud-Est de la Tunisie
En août 2020, Fouad a été agressé au sein d’une prison où il avait été placé en détention provisoire quelques mois plus tôt. Les gardiens l’ont roué de coups puis l’ont laissé, toute la nuit, menotté à la porte de la chambre. Quelques mois plus tôt, il avait déjà été torturé par plusieurs gardiens au sein de la même prison après s’être disputé avec l’un d’eux. Si les cas de torture en prison sont moins nombreux qu’avant la révolution, elle n’a pas totalement disparu et la quête de justice des victimes est d’autant plus périlleuse qu’elles sont toujours aux mains de leurs agresseurs.
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« Aujourd’hui, je vais tout faire pour que tu enlèves ce niqab ! »
Amal*, 30 ans, Grand Tunis
En juillet 2020, Amal a trouvé le courage de saisir le tribunal administratif pour dénoncer plus de 10 ans de harcèlement policier subi en raison de son fichage. Les perquisitions, interpellations dans la rue, visites domiciliaires, convocations au poste de police et interrogatoires humiliants ont fait de sa vie et de celle de sa famille un enfer. Amal est une des milliers de personnes « fichées S » auxquelles la police inflige des mesures de contrôle administratif arbitraires aux conséquences psychologiques, sociales et économiques dramatiques.
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Une peine
sans condamnation,
et sans fin
Mohamed, 38 ans, Tunis
Cela fait neuf ans que Mohamed subit une peine dont il ne connaît ni le fondement, ni la durée. Depuis sa première arrestation en 2014, liée à son apparence religieuse, la vie de Mohamed est jalonnée d’arrestations arbitraires, d’interrogatoires à des fins de renseignements, de gardes à vue pour outrage ou soupçons de terrorisme, suivies […]
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Fin