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Rouée de coups pour un commentaire

Salma, 38 ans, Monastir

Salma, 38 ans, s’est rendue dans un poste de police de Monastir pour faire renouveler sa carte d’identité. Alors qu’elle attendait son tour, un homme et ses deux filles sont arrivés et sont passés devant elle. Salma a protesté auprès de l’agent, disant que c’était injuste. L’agent a crié sur Salma et lui a dit qu’il n’accepterait pas de traiter son dossier. Deux autres agents sont intervenus et ont intimidé Salma qui a réagi vivement. Un des agents a tiré Salma dans un bureau. Son collègue est entré dans la pièce et a donné des coups de poings à Salma. Il a pris son téléphone portable et a commencé à la filmer en exigeant qu’elle présente ses excuses. L’autre agent l’a aussi frappée et elle a fait une crise d’hystérie.

Ils l’ont menacé de fabriquer de fausses accusations à son encontre et de la maintenir au poste, voire même de la faire disparaître. Ils lui ont dit que si elle portait plainte contre eux, ils prétendraient qu’elle a un problème psychiatrique et qu’elle a tout inventé.

Salma est restée pendant cinq heures enfermée dans le bureau. Entre temps, son mari est arrivé, Ne la voyant pas revenir le midi, il s’était mis à la chercher dans les hôpitaux et a fini par repérer sa voiture devant le poste.

Les agents lui ont dit que sa femme avait fait une crise d’hystérie et leur avait manqué de respect, si bien qu’ils devaient la placer en garde à vue pour outrage à fonctionnaire public. Un agent d’un autre poste de police est venu l’interroger et a rédigé un procès-verbal de garde à vue. Salma a ensuite été libérée avec une convocation à se présenter devant le procureur.

En sortant du poste, Salma a raconté à son mari toutes les violences subies. Ce dernier l’a emmenée aux urgences. Elle a obtenu un CMI de 14 jours listant de nombreuses ecchymoses et écorchures. Elle a fait des photos de ses blessures. Quelques jours plus tard, elle a porté plainte.

Lors de sa confrontation avec les agents devant le procureur dans l’affaire d’outrage, ces derniers ont prétendu que Salma s’était elle-même infligé ses blessures. L’enquête pour outrage contre les agents

et violence contre Salma est toujours en cours. Son mari a reçu des pressions pour convaincre sa femme d’abandonner sa plainte pour agression.