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Torturé pour avoir refusé de bakchicher

Oussama*, 34 ans, Tunis

En avril 2021, Oussama a été arrêté en pleine rue par des agents de police de son quartier qui l’avaient racketté à plusieurs reprises et qu’il avait récemment refusé de payer. Ils l’ont roué de coups dans la rue, puis l’ont embarqué au poste de proximité où ils l’ont de nouveau battu très violemment et l’ont menacé de l’accuser faussement de trafic de drogue. Il a finalement été libéré après l’arrivée du chef de la brigade, mais seulement après avoir promis de ne pas porter plainte contre les agents. Oussama est une des très nombreuses victimes de la violence policière ordinaire exercée de façon décomplexée par des agents à des fins punitives.

Oussama est un jeune commerçant travaillant à Tunis. Il raconte avoir dû à plusieurs reprises verser des pots de vin à des agents du quartier. Lorsqu’il a arrêté de payer, lesdits agents ont exercé des représailles. En avril dernier, deux agents qu’il connaît ont arrêté sa voiture, l’ont forcé à sortir, l’ont menotté et roué de coups dans la rue en pleine journée. Dans la voiture de police, les agents l’ont à nouveau roué de coups de poings et de coups de pieds sur tout le corps, y compris le visage et le cou. Ils l’ont ramené dans leur poste de police. Alors qu’il était toujours menotté, ils lui ont donné des coups de matraque, des coups de poings et des gifles et l’ont menacé de l’impliquer dans une affaire de trafic de drogue.

Le chef de la brigade est arrivé et a ordonné sa libération, en lui faisant toutefois promettre de ne pas porter plainte contre les agents. A sa sortie du poste, Oussama s’est rendu à l’hôpital. Le médecin a constaté des écorchures et des bleus au niveau du visage et du cou, des hématomes au niveau des épaules et une entorse au niveau de sa main