WALID

Walid, un jeune homme originaire de Béjà, est arrêté en février 2013 pour consommation de cannabis. Il est condamné à un an de prison ferme et à une amende de 1000 dinars (500 euros).
« Lors de l’interpellation, pensant que j'allais m’échapper, un des policiers m’a électrocuté avec une arme à impulsion électrique sur la tempe droite. J’ai perdu connaissance. Au réveil, j’ai commencé à voir flou mais le médecin n’a rien constaté.
A la prison de Sers (Le Kef), et pour faire taire mes protestations contre les agressions d'un agent pénitentiaire, on m’a à nouveau électrocuté au niveau des yeux. J'ai saigné du nez et recommencé de nouveau à voir flou avant de perdre complètement la vue.
Le médecin n'a toujours rien mentionné dans son rapport et, sous pression, j’ai signé un papier attestant que la direction de la prison n’était pas responsable de mon état. Quand ma famille venait me visiter, j'avais ordre, sous peine de représailles, de faire semblant de voir. Ce qui se passe dans la prison reste dans la prison.
Aveugle et psychologiquement détruit, j’ai même tenté de mettre fin à ma vie, mais mon compagnon de cellule m’en a empêché.
Une fois libéré, je ne savais pas à qui m'adresser, les services sociaux ont refusé de m’aider, toujours par peur de représailles. Je me sentais rejeté, comme si je n’appartenais pas à ce pays.
Je ne veux pas donner une mauvaise image de la Tunisie, j’aime mon pays. Mais il y a trop d’injustices.»