SALAH AL-DIN AL-HARIZI

Salah al-Din al-Huraizi, alias Ould Azaiz, a mené une « vie pénible ». Il a grandi dans une famille très pauvre en raison des sanctions financières injustes et lourdes infligées à son père, le militant Abdelaziz al-Harizi, qui a payé cher son opposition au régime. En plus, des conditions financières difficiles, Salah al-Din était une victime de l’injustice sociale et de la cruauté. A l’école, dans le quartier et partout où il allait, on le surnommait Ould Azaiz le fils du boucher.
Un surnom qui lui a collé à la peau à cause d’une rumeur qui s’est propagée comme quoi son père avait égorgé quelqu’un. Ce surnom a eu un impact négatif sur la vie de Salaheddine qui éprouvait une haine farouche et une rancœur indescriptible envers son père et tout son entourage.
Ce qui a exacerbé sa douleur c’était la fatigue de sa mère qui a dû travailler pour des miettes dans les champs afin de nourrir sa famille.
Lorsque Salah al-Din a grandi et s’est approché de son père, il a constaté les empreintes de la torture infligée à son père dans les prisons tunisiennes et l’effet du traumatisme psychologique, dont il ne s’en est pas rétabli encore. Il a réalisé l’ampleur de l’injustice subie par AbdelAziz. Salah al-Din s’est senti haï lui-même et a regretté chaque instant qu’il a détesté son propre père. Sa haine augmentait à l’encontre d’une société injuste et inique, à tel point qu’elle a fait de lui une personne rancunière qui hait l’être le plus cher qu’il avait au monde.
« J’ai ressenti la douleur lorsque j’ai constaté les effets de la torture sur le corps de mon père. J’ai également éprouvé de la colère contre moi-même pour tout instant que j’ai haï mon père et toute personne qui était à l’origine de cette douleur et de cette tragédie ».