MAHER

"Après une agression violente par deux inconnus en 2009, je me retrouve en prison pour homosexualité.
Jeté dans la voiture de police à l’arrière entre deux gros policiers, je me retrouve à l’hôpital. L’entrée se fait par une petite porte secondaire. Je patiente dans un long couloir exigu où on me somme d’attendre en silence.
Après un long moment, un des policiers me pousse dans une petite chambre étroite et sale et me met face à un médecin et ses deux stagiaires.
Sans attendre ils me demandent de me déshabiller et de monter sur la table d’examen. Perplexe et choqué, je m’exécute en tremblant. Je monte sur la table sans trop comprendre, je m’allonge.
« Hein, tu comprends pas ? Mets-toi dans la bonne position, fait semblant de prier ! » me crie le médecin.
Depuis la porte entrouverte j’aperçois les deux policiers qui jettent des regards nerveux sur moi.
Je me mets alors dans la « bonne position », intimidé par les regards menassent des policiers qui s’agitent en dehors.
Le médecin enfile ses gants et commence à me toucher les parties intimes. C’est très humiliant, surtout lorsqu’il commence à introduire ses doigts. Je me sens tellement petit et impuissant face à cette humiliation. Le médecin n’est pas seul, ses deux stagiaires sont restés avec lui.
Lui aussi est nerveux et veut en finir rapidement. Il me tourne le dos dès qu’il a terminé, ses deux stagiaires m’aident à descendre de la table d’examen.
Je ne sais pas comment j’ai fait pour me rhabiller et quitté la salle où j’ai laissé ma dignité. »
Maher n’a pas souhaité porté plainte par peur des représailles. Il pense que de toute façon cela ne servirait à rien car il n’a pas confiance dans le système judiciaire actuel.