KARIM

Le médecin a introduit ses doigts en moi. Je me rappelle que cela m’a fait très mal et que j’étais extrêmement gêné par la présence des policiers dans la pièce. Une question me tourmentait : comment ce test dégradant et profondément humiliant allait prouver mon homosexualité ?
J’ai pourtant d’abord refusé de subir le test, mais les policiers m’ont donné des gifles et des coups de poing. Alors j’ai fini par abdiquer.
Le médecin est resté calme pendant que les policiers étaient en train de me frapper. C’était pourtant juste derrière la porte de son cabinet.
Je me sens humilié et brisé à vie je ne veux plus communiquer avec mes ami(e)s et ma famille. Je suis leur honte. Ma vie a été brisée et mon intimité dévoilée. Plus jamais je ne serais ce jeune étudiant que j’étais avant le test de la honte, ce test ma enlevé mon humanité et mon innocence. »
Karim hésite encore à porter plainte, par peur des représailles. Il pense que de toute façon cela ne servira pas à grand-chose car il n’a pas confiance dans le système judiciaire actuel.