HAITHEM ABIDI

En 2006, il était encore élève au Lycée de Kasserine, il n’avait que 16 ans lorsqu’il a connu la matraque de police pour la première fois en raison de sa fréquentation des mosquées. La violence, que subissait Haitham al-Abadi, à coup de pieds et de poings, sur son corps chétif et sa tête, avaient un impact trop pénible sur lui.
Après son succès au baccalauréat et son installation dans la ville de Sousse, il fut surpris d’être arrêté et torturé à nouveau. Il n’était pas le seul à subir le harcèlement, la peur et la violence psychologique, mais ce sont ses amis et ses proches qui en ont pâti également.
En 2008, il a de nouveau été enlevé et incarcéré pendant quatre mois dans les cellules du
Ministère de l’Intérieur, au cours desquels il a été soumis aux pires formes de torture. Il a été détenu dans des conditions difficiles et dégradantes.
« J’ai vraiment souffert, je pensais constamment à ma famille, à ma jeunesse qui a été usurpée par le régime et gaspillée en arrestation et torture, ainsi qu’à ma liberté qui me manquait terriblement ».
Il ne pouvait plus résister à la torture et le bourreau a réussi à extorquer des aveux à propos des délits qu’il n’avait jamais commis et sur la base desquels il a été jugé.
Haitham vit aujourd’hui en luttant contre ses mauvais et douloureux souvenirs dans les cellules, tout en essayant d’oublier ses cauchemars en faisant recours à l’art et en défendant la liberté, la dignité et l’intégrité physique, quelles que soient l’affiliation et l’idéologie que la personne porte.