CHEDLI TALILI

Dès son retour du Liban, en 1984, il a été arrêté pour appartenance au Front Populaire pour la libération de la Palestine. Il subit les plus horribles formes de torture physique et psychologique qui ont laissé des séquelles que le temps n’a pu effacer. En dépit de tout cela, il n’a cessé de résister devant le harcèlement continu pratiqué par les agents de la sécurité jusqu’à ce qu’il soit parvenu à s’évader, de nouveau, vers le Liban en 1986 afin de continuer son combat et soutenir la cause palestinienne qu’il considère une partie intégrante de sa personne et vu qu’elle est considérée comme la cause humaine universelle par excellence.
Après le coup d’état de Ben Ali en 1987, Chedli envisagea de retourner de nouveau en Tunisie. Il était animé de sentiments mitigés. Bien qu’il ait été heureux de voir le régime de Bourguiba tomber, il était pleinement convaincu que Ben Ali, le militaire qu’il était, ne serait jamais plus tolérant ou clément que son prédécesseur.
Il a de nouveau été arrêté, dès son retour en Tunisie en 1991, et a été soumis aux mêmes méthodes de torture qu’il avait subies sous le régime de Bourguiba.
« Quand j’ai été détenu, je ne pouvais plus penser à rien. Je pensais tout simplement à la manière de vivre la période de l’après incarcération. En dépit de l’aspect miteux de la prison, je dois avouer que nous étions, quand même, relativement heureux. Les geôliers nous filaient des cigarettes, une cigarette au goût spécial, une cigarette offerte par le tortionnaire ».
Chedli ne s’en est jamais remis de ses cauchemars et il vit encore avec les souvenirs amers de la torture qu’il avait subie. Toutefois, il ne cesse de croire en une Tunisie, différente mais possible. En outre, il est persuadé de l’efficacité du combat mené par les associations de la société civile et les groupes de jeunes qui ne cessent de militer pour ne pas tomber dans l’oubli.