AMINA SBOUAI

Amina Sbouai fut arrêtée le 19 mai 2013, après avoir gribouillé un graffiti sur le mur d’un
Cimetière à Kairouan, le jour où Ansar al-Shari’a tenait leur rallye. Elle a écopé de deux ans et demi dans la prison de Messadine. L’accusation retenue contre elle : profanation d’un cimetière.
Les geôlières l’ont menacé quand elle a osé donner des déclarations, devant les médias, pour dénoncer les conditions atroces de son incarcération et le traitement inhumain des geôlières envers les prisonnières.
A l’intérieur de la prison, elle fut mutée entre quatre cellules, rien que parce qu’elle incitait la population carcérale à défendre leurs droits, en prison, et à ne pas accepter le mauvais traitement que leur réservaient les geôlières, et parce que les autres prisonnières l’aimaient beaucoup car elle défendait leur cause.
Ce qui la chagrinait le plus, c’étaient les larmes de ses parents à chaque fois qu’ils lui rendaient visite en prison.
Même après avoir quitté la prison, elle était incapable d’oublier ces jours insupportables et ce qu’elles ont laissé comme effet indélébile sur sa psychologie. Elle ne cessait de se réveiller quotidiennement sur les hurlements des prisonnières qu’on secouait à coups de bâton pour les obliger à se réveiller et vivre une autre journée entre les enceintes étouffantes de l’institution carcérale.
« Ce qui a rendu la prison possible, ce sont ces tentatives de protestation et nos revendications pour améliorer nos conditions carcérales ».