AMEUR

Ameur est arrêté en septembre 2013 dans une affaire de terrorisme et placé en détention provisoire. Une semaine plus tard il est emmené par la brigade antiterroriste de L’Aouina pour être interrogé en tant que témoin dans une autre affaire.
Il est torturé pendant trois jours, de 8 heures à minuit, au sein de la brigade, ne rentrant à la prison que pour y passer la nuit.
Dénudé, il est suspendu dans la position du « poulet rôti » et subi plusieurs coups de matraque électrique, des coups de bâton sur la plante des pieds et des brûlures au niveau des testicules. Un de ses tortionnaires lui insère un pistolet au niveau de l’anus et le menace de le tuer et de violer sa mère.
Son avocat dépose une plainte pour torture le 27 septembre 2013. Le substitut du procureur ne l’entend que le 22 octobre suivant. Il constate les traces de sévices dans le procès-verbal, mais n’ordonne d’expertise médicale que le 11 décembre 2013, soit plus de deux mois après le dépôt de la plainte, et grâce à l’acharnement de l’avocat d’Ameur.
Cette expertise n’a jamais été effectuée.
Ameur est transféré à plusieurs reprises dans différentes prisons, vraisemblablement pour faire obstacle au bon déroulement de l’enquête.
A bout de force, Ameur a fait deux tentatives de suicide et a dû être hospitalisé pendant une semaine à l’hôpital psychiatrique, sans jamais passer par un hôpital généraliste pour effectuer l’expertise médicale.
Le 22 février 2016, il est finalement entendu par un juge d’instruction concernant sa plainte pour torture mais il décide alors de renoncer à poursuivre la procédure.