Dans la nuit du 23 Aout 2014, une patrouille sécuritaire mixte stationnait au niveau de la zone de l’Arrich à Kasserine à la recherche d’une voiture de présumés terroristes. C’est alors qu’un véhicule est passé devant les agents. A bord se trouvaient six jeunes dont la conductrice, ses cousines Ons et Ahlem, ainsi que trois autres cousins. Tous revenaient d’un mariage.
Les agents à bord d’une voiture blanche banalisée ont voulu arrêter le véhicule. Mais les jeunes n’ayant pas compris qu’il s’agissait d’un véhicule de police ont poursuivi leur chemin. C’est alors que les agents de police se sont mis à tirer à balle réelle sur le véhicule, tuant Ons et Ahlem et blessant deux de leurs cousins.
La conductrice a stoppé net sa voiture et a demandé aux policiers de transporter les autres occupants de la voiture à l’hôpital. Selon la victime, l’un des policiers a frappé la conductrice avec une matraque et ses collègues et lui se sont enfuis.
Une enquête a immédiatement été ouverte. Cinq ans plus tard, le juge d’instruction a renvoyé deux agents devant le tribunal de première instance pour meurtre sur le fondement de l’article 205 et 59 du code pénal.
Le 20 février 2023, le tribunal a décidé de se déclarer incompétent et de renvoyer l’affaire devant la justice militaire sur le fondement de l’article 22 de la loi n° 82-70 du 6 août 1982, portant sur le statut général des Forces de Sécurité Intérieure. Les parties civiles ont interjeté appel. Cette décision est grave et préjudiciable aux victimes, car la justice militaire ne présente par les garanties d’indépendance et d’impartialité requises.