La torture comme punition
Fouad, 34 ans – Sud-Est de la Tunisie
En août 2020, Fouad a été agressé au sein d’une prison où il avait été placé en détention provisoire quelques mois plus tôt. Les gardiens l’ont roué de coups puis l’ont laissé, toute la nuit, menotté à la porte de la chambre. Quelques mois plus tôt, il avait déjà été torturé par plusieurs gardiens au sein de la même prison après s’être disputé avec l’un d’eux. Si les cas de torture en prison sont moins nombreux qu’avant la révolution, elle n’a pas totalement disparu et la quête de justice des victimes est d’autant plus périlleuse qu’elles sont toujours aux mains de leurs agresseurs.
Fouad a été arrêté en février 2020 à la suite d’une bagarre. Il a été placé en détention préventive dans une prison en Tunisie. Un jour, il s’est disputé avec un gardien pénitentiaire ce qui lui a valu d’être placé à l’isolement pendant dix jours. Les représailles ont été d’une grande violence. Au cours de l’isolement, un groupe d’agents est venu dans sa cellule et l’a soumis à des humiliations et des violences sexuelles pour le punir d’avoir insulté leur collègue. Il a fini par perdre connaissance. Quelques mois plus tard, alors que Fouad souffrait de douleurs abdominales, il a demandé à voir un médecin mais les gardiens ont refusé. Ils l’ont sorti de la chambre collective et l’ont roué de coups de pieds et de coups de poings partout sur le corps et le visage au point de laisser des traces que son avocat et le procureur ont pu constater plusieurs jours plus tard. Le directeur de la prison a essayé de l’intimider mais il a tout de même porté plainte.