Mort suspecte en prison
Hamdi, 27 ans, Grand Tunis
Hamdi a été arrêté le 4 mai 2022 et placé en détention préventive sur le fondement d’une accusation de vol. Lors d’une de ses visites en prison le 15 août suivant, son frère a été informé que Hamdi avait été placé en cellule d’isolement. Une semaine plus tard, le père de Hamdi s’est rendu à la prison pour visiter son fils et a appris qu’il avait été transféré à l’hôpital quelques jours plus tôt, sans que sa famille ne soit prévenue.
A son arrivée à l’hôpital, le père a été informé que Hamdi est en train de se faire opérer. Le médecin lui a ensuite dit que son fils était partiellement paralysé. Après l’opération, Hamdi a raconté à son père qu’il avait été battu par des agents pénitentiaires. Quelques jours plus tard, Hamdi est tombé dans le coma. Le 1er septembre 2022, il est décédé. Le certificat de décès mentionne une défaillance cardio-respiratoire. Une autopsie a été réalisée mais le rapport n’a pas encore été communiqué à la famille à ce jour.
D’après les informations collectées par SANAD par la suite, Hamdi aurait été placé à l’isolement à la suite d’une dispute avec le chef de sa cellule. Là-bas, il aurait été tabassé par deux agents, jusqu’à perdre connaissance.
L’enquête a été ouverte sur le fondement de l’article 31 du code de procédure pénale qui prévoit la possibilité pour le procureur de demander au juge d’instruction d’enquêter « contre inconnu » en attendant l’éventuelle identification de suspects. La conséquence est en souvent, comme dans le cas présent, que le juge d’instruction refuse aux parents du défunt le droit de se constituer partie civile et de suivre le déroulement de l’enquête. Il arrive que des parents demeurent ainsi des années sans connaître les causes ni les circonstances de la mort de leur enfant.