Une agression de connivence
Sayf, 22 ans, Cap Bon
Le 31 août 2022, Sayf est allé rencontrer son ex-fiancée pour régler quelques problèmes. Il était accompagné de son ami. Le beau-frère de son ex-fiancée, Bassem, était présent. La conversation était cordiale, jusqu’à ce que l’épouse de Bassem arrive et lui murmure quelques mots à l’oreille. Bassem s’est retourné vers Sayf et s’est mis à le frapper, ainsi que son ami qui essayait de s’interposer.
Sayf et son ami se sont rendus au poste de police pour porter plainte. Sayf a appelé sa mère qui les a rejoints au poste. Sur place, les agents ont commencé à enregistrer la plainte, puis se sont interrompus et ont dit aux deux jeunes gens qu’ils devaient plutôt aller porter plainte au poste de la garde nationale. On leur a dit d’attendre devant le poste qu’une voiture de police vienne les chercher pour les emmener à la garde nationale. Quelques minutes plus tard, une voiture de police est arrivée et s’est arrêtée devant le poste. Sayf est monté spontanément mais les deux agents présents dans la voiture ont commencé à l’insulter, lui reprochant d’être monté sans permission. Sayf les a insultés en retour et s’est retrouvé menotté et roué de coups dans la voiture. Sa mère a essayé d’intervenir et a
été insultée et frappée avec une chaussure. Selon Sayf, l’un des agents est un ami de Bassem et c’est pour cela qu’il a été agressé.
Sayf a été arrêté, emmené dans un autre poste de police et placé en garde à vue. Le lendemain, il a été présenté au procureur. Il a voulu lui monter les traces de violence mais le procureur l’a fait taire. Il a ordonné son placement en détention préventive.
Juste après l’agression, la mère de Sayf a porté plainte contre les agents agresseurs. L’enquête n’avance guère. En revanche, en octobre 2022, Sayf a été condamné à six mois et demi de prison avec sursis pour outrage à fonctionnaire.