Un vernis de justice
Jamel, 42 ans, Le Kef
Le 8 mars 2022, la Cour d’appel du Kef a rendu son verdict dans le procès des tortionnaires de Jamel. Ce dernier avait été torturé six ans plus tôt dans un poste de police au point d’avoir passé trois mois dans le coma. Il souffre aujourd’hui d’un taux d’incapacité de 80% du fait de l’agression. Bien que la Cour ait reconnu qu’il avait bien subi de la torture au sens de la définition internationale, elle n’a retenu que l’accusation de délit de violence car la définition de la torture dans le code pénal tunisien est très restrictive. Elle a réduit la peine de l’agresseur principal à trois ans de prison. De plus, la Cour a rejeté les demandes d’indemnisation de Jamel en estimant que c’est à l’Etat et non aux accusés de payer. Jamel se retrouve obligé d’intenter une nouvelle longue procédure pour obtenir réparation du lourd préjudice subi. Son parcours est emblématique des obstacles de taille qui jalonnent la quête de justice des victimes.