Kidnappé et agressé pour sa défense des droits des LGBTIQ++
Ahmed, 28 ans, Tunis
Le 22 décembre 2020, un groupe de policiers en civil ont kidnappé Ahmed, un militant de l’association DAMJ, dans la rue à Tunis. Les agents l’ont embarqué dans leur voiture et ont circulé dans la ville. Pendant le trajet, ils l’ont giflé, lui ont donné des coups de poings sur la tête, des coups de pieds sur la cage thoracique et les reins et l’ont griffé au niveau du visage. Tout en le tabassant, les agents l’ont interrogé sur les activités de DAMJ et l’identité des autres activistes de l’association. Puis ils l’ont jeté de la voiture près de l’hôpital militaire.
Pendant qu’il était roué de coups dans la voiture, le domicile de Ahmed a été visité par effraction. D’autres militants de DAMJ ont, comme lui, été harcelés et le sont d’ailleurs toujours encore. Plusieurs ont été victimes de cambriolages, ont vu des voitures de police stationner près de leur domicile ou encore des différents bureaux de l’association. Le 23 février, la porte du bureau de Sfax, ainsi que l'armoire de documentation des dossiers de l'association ont été endommagées.
Des membres de DAMJ ont aussi été arrêtés et poursuivis pour « atteinte à la propriété d’autrui », ou « outrage et violence sur un fonctionnaire public » en raison de leur participation présumée à des manifestations. Les militants qui assurent la permanence téléphonique de l’association ont reçu des menaces téléphoniques.
Un groupe de militants de l’association a été convoqué sur la base de fausses accusations émanant de syndicats de police. Ces syndicats ont harcelé les militants de Damj sur internet, divulguant leurs identités, publiant leurs photos et publiant des messages haineux à leur encontre au risque de les mettre en danger.