Agressé par son voisin agent de police
Hatem, 47 ans, Sfax
Le 20 septembre 2022 au soir, Hatem a fait une fête chez lui en compagnie de sa famille. A la fin de la soirée, il est descendu en bas de son immeuble pour sortir les poubelles lorsque son voisin, un agent de la police municipale, a ouvert sa fenêtre et lui a crié des insultes au motif qu’il avait fait trop de bruit. Hatem lui a répondu qu’il faisait ce qu’il voulait tant qu’il n’outrepassait pas les limites. Selon Hatem, l’agent s’est mis en colère et a menacé de le tuer. Son épouse est intervenue pour dire que son mari est un agent municipal et peut lui faire ce qu’il veut. Hatem les a ignorés. L’agent a appelé la police en disant qu’un voisin venait de manquer de respect à sa fonction d’agent de police. Il est ensuite immédiatement descendu, a attrapé une pierre sur le sol et a frappé Hatem au visage. Ce dernier a perdu connaissance.
Sa femme, alertée par le bruit, est sortie de l’immeuble et a trouvé l’agent en train de traîner son époux sur le sol. Elle s’est mise à crier en voyant son mari avec le visage ensanglanté, mais l’agent a continué à donner des coups de pieds à Hatem.
Les agents de police sont arrivés sur les lieux et ont fait cesser l’agression. Ils ont arrêté l’agent de police agresseur, ainsi que Hatem qui venait de reprendre connaissance. Les deux hommes ont été conduits au poste de proximité et interrogés. Hatem a accusé l’agent d’agression et ce dernier a accusé Hatem de l’avoir insulté en étant en état d’ivresse.
Après cela, Hatem a pu se rendre aux urgences et obtenir un CMI constatant un traumatisme facial qui a nécessité des points de suture. Une semaine plus tard, Hatem a obtenu une réquisition pour une expertise médico-légale qu’il a pu effectuer le jour-même. Le rapport confirme que Hatem a eu le nez fracturé et présentait des traces de violence au niveau du front et des écorchures au niveau des jambes et des épaules. Sa version des faits est en outre corroborée par les témoignages de deux voisins qui ont assisté à l’agression.
Le 29 octobre, à l’issue d’une enquête très rapide, le procureur a renvoyé l’affaire vers la chambre correctionnelle du tribunal de Sfax. Il a accusé l’agent de recours à la violence et accusé Hatem notamment d’ivresse sur la voie publique et de diffamation. Le procès est toujours en cours.