Violenté et harcelé pour avoir milité pour les droits de l’homme
Seif, 23 ans, Tunis
En octobre 2020, les forces de l’ordre ont arrêté Seif, militant de l’association DAMJ à la suite de sa participation aux manifestations contre le projet de loi relatif à la protection des forces de sécurité.
Interpellé sans fondement juridique, il a ensuite été placé en garde à vue et privé de son droit d’être assisté d’un avocat. Au poste, Seif a subi des violences de la part des agents pendant près de 3 heures. Il en est résulté une fracture à l’épaule et des blessures à l’œil et à la jambe.
Suite à la réouverture du débat autour du très polémique projet de loi sur la protection des forces de sécurité intérieure et de douane, des manifestations ont été organisées à Tunis. Des groupes de manifestants ont été violemment agressés par les forces de l’ordre les 6 et 8 octobre 2020. Plusieurs ont été arrêtés, parmi lesquels Seif, ainsi que d’autres militants de l’association DAMJ de défense des droits des minorités et notamment de la communauté LGBTIQ++. Interpellé sans fondement juridique, il a ensuite été placé en garde à vue et privé de son droit d’être assisté d’un avocat. Au poste, Seif a subi des violences de la part des agents pendant près de 3 heures. Il en est résulté une fracture à l’épaule et des blessures à l’œil et à la jambe.
Le 8 décembre 2020, Seif a été arrêté encore une fois après avoir participé à une manifestation contre les discours violents contre les femmes devant le parlement. Il est resté en garde à vue pendant deux jours. Si le procureur a ensuite ordonné sa libération, il l’a tout de même accusé de « la destruction gratuite des biens ». Ce n’est qu’au cours de cette garde à vue qu’il a appris qu’il était aussi poursuivi pour « atteintes aux bonnes mœurs » et « blocage de la route publique » en lien avec sa participation à la manifestation du 6 octobre.
Seif a de nouveau été arrêté et relâché plusieurs fois, lors des manifestations de janvier et février 2021. Des voitures de police ont été vues stationner devant sa maison à plusieurs reprises. En janvier 2021, sa maison a été fouillée.
L’association DAMJ a déposé des plaintes pénales et administratives contre les auteurs des agressions contre ses membres. Ces plaintes sont demeurées sans réponse.