Une mère et ses enfants traumatisés par la police
Samira, 33 ans, centre de la Tunisie
Samira, une mère de trois enfants et résidente à Sidi Bouzid est harcelée par la police en raison de l’appartenance présumée de son ex-mari à un mouvement jihadiste. Elle a subi depuis lors des visites domiciliaires qui ont beaucoup perturbé ses enfants.
En 2018, elle a ouvert une petite parfumerie prés de sa maison mais des agents sont venus chaque jour devant sa boutique ce qui a fait fuir les clients. Elle a dû fermer son commerce et se résoudre à travailler de chez elle comme cuisinière.
En septembre 2022, Samira a déposé une demande d’aide sociale mais l’agent administratif qui l’a reçue lui a dit qu’elle ne l’obtiendrait pas car son ex-mari est un terroriste. Un même refus a été opposé à sa demande d’aide scolaire pour ses enfants.
En octobre 2022, quatre agents de la brigade antiterroriste ont fait une descente à son domicile. Ils ont fait une fouille et l’ont interrogée sur sa source de revenus puis ils sont partis, laissant les enfants effrayés.
En janvier 2023, en rentrant chez elle, Samira a vu des agents à côté de son domicile. Elle s’est enfuie car elle est traumatisée par le harcèlement policier. Les agents l’ont arrêtée et emmenée au district de Sidi Bouzid. Ils l’ont interrogée et l’ont libérée en lui disant qu’il s’agit d’un contrôle normal et qu’elle doit s’y habituer.
En avril dernier, Samira était sortie et avait laissé ses enfants à la maison. Un groupe d’agents de police se sont présentés à son domicile. Les policiers les ont menacés pour qu’ils ouvrent la porte. Les enfants ont refusé d’ouvrir car leur mère n’était pas là et les agents ont fini par partir. En rentrant, Samira a retrouvé ses enfants paniqués et traumatisés.
Samira a refait des demandes d’allocation et de carnets de soins, toujours refusées. Grâce à l’intervention de SANAD auprès de la DRAS en coordination avec le CDIS, Samira a pu finalement bénéficier du carnet de soins gratuit et de l’allocation de 240 TND et pour continuer à payer le loyer de son logement.