Jusqu'à quand ?

Khaled, 38 ans, est fiché depuis qu’il a été brièvement arrêté en 2012 à cause de son apparence religieuse. Il subit fréquemment des visites de la police à son domicile au Kef et sur son lieu de travail. Il est souvent conduit au poste pour y être interrogé en dehors de toute procédure pénale. On lui demande de remplir une fiche de renseignements et de signer un procès-verbal.

En mars 2022, lors d’un interrogatoire, les agents ont fouillé son téléphone et inspecté son compte Facebook.

Deux jours avant son mariage en mai 2022, Khaled a été interrogé au poste de police. Les agents lui ont infligé un nouvel interrogatoire le jour-même de son mariage. Lors de son voyage de noce àDjerba en juin 2022, des agents se sont rendus au domicile de ses parents et comme il était absent, ils l’ont contacté par téléphone pour savoir où il était. Quelques minutes après, une brigade de Djerba l’a contacté par téléphone pour le convoquer au poste de police pour un interrogatoire. Il rapporte que les agents lui ont posé des questions concernant les dates de son arrivée et de son retour, l’adresse et la durée de son séjour, les lieux où il compte se rendre. Par la suite il a reçu un appel d'un agent du district du Kef qui lui a posé les mêmes questions. A son retour chez lui, il a de nouveau été convoqué au poste pour remplir une fiche de renseignements.

En juillet, des agents sont venus sur le lieu de travail de Khaled et l’ont conduit au poste pour l’interroger pendant quatre heures. Les policiers lui ont de nouveau rendu visite à son travail en août, septembre et octobre. L’épouse de Khaled est traumatisée par les descentes de police.

SANAD Elhaq a mandaté un avocat pour déposer un recours pour excès de pouvoir devant la juridiction administrative afin de faire cesser ce harcèlement intensif.

Ils sont des centaines, voire des milliers de femmes et d’hommes, comme Khaled, à être fiché.e.s et à subir des mesures de contrôle administratif sans aucun fondement légal. Cette forme de harcèlement policier engendre des préjudices psychologiques, moraux et matériels souvent graves sur les personnes visées et leur entourage. SANAD Elhaq a développé une expertise en matière d’assistance juridique aux personnes fichées.